J-1… Une aventure majuscule à bord d’un bateau minuscule !

Crédit  : Mini Transat Eurochef 2021 - Vincent Olivaud

Crédit : Mini Transat Eurochef 2021 - Vincent Olivaud

Entretien à 24 heures de ce grand saut dans l’inconnu, dans le vif ce cette « maxi » compétition océanique qui n’a de « Mini » que le nom…

Doule, comment te sens-tu à 24 heures du grand départ ? Pas trop de pression ?

Jeudi soir, à 19h, j’ai débarqué mes caisses à outils et de matelotage. Et j’avais chargé mon avitaillement. Aujourd’hui, il ne me reste plus qu’à remplir mes bidons d’eau et à charger les fruits frais provenant des jardins locaux que des amis ont la gentillesse de m'offrir.

Je suis sincèrement très content d’être là, à 1 jour du départ, bien prêt, alors que j’avais imaginé être déboussolé par le nombre de choses à faire. Depuis le début du mois de janvier, j’ai l’impression que la course part demain. J’en tire profit aujourd’hui, en gérant bien sur la durée le temps que j’ai consacré à la préparation de la course.

Mon métier de préparateur m’a aidé à prendre des raccourcis, on verra si j’ai pris les bons chemins, si le bateau arrive au bout de la route. L’impatience d’y aller commence à vraiment se faire sentir. La pression monte un peu, elle vient de la dimension sportive et de l’extérieur. Je régate depuis longtemps et j’ai appris à savoir vivre avec, elle est motivante.

Mais je sens aussi que les émotions commencent à arriver, comme celles liées à l’idée de dire au revoir à mes deux petites filles, et ça c’est plus difficile à gérer. C’est une toute autre histoire ! »


D’où vient cette envie de Mini Transat ?

Cela remonte à une quinzaine d’années, lors de la construction du prototype de Fabien Després, ami de longue date et skipper de Viola, yacht classique et plan Fife, sur lequel je régate régulièrement. J’ai disputé ma première course en Mini 6.50 à bord de son bateau, la Demi-Clé 2006 entre Locmiquélic et Douarnenez.

Cela a été une longue histoire pour arriver à monter ce projet autour d’un petit groupe de partenaires, grâce aussi à de nombreux coups de main, tout en menant ma vie de famille et en continuant de travailler. Être au départ, c’est la première des victoires ! Plein de choses se sont alignées, pas mal de signes m’ont indiqué qu’en 2021, il était l’heure d’y aller.

Crédit  : Mini Transat Eurochef 2021 - Vincent Olivaud

Crédit : Mini Transat Eurochef 2021 - Vincent Olivaud

En termes sportifs, quels sont tes objectifs ?

Je me sens bien dans la peau d’un outsider. J’ai plutôt été sage sur les courses d’avant-saison, je n’ai jamais été trop à l’attaque, même si forcément la victoire décrochée en double en juin dernier sur la Mini-Fastnet m’a apporté beaucoup de confiance.

Cette transat en course et en solitaire, c’est une grande première, mais j’ai l’impression de bien savoir où je vais. J’ai déjà traversé 5 fois l’Atlantique, mais à chaque fois en convoyage à bord de gros bateaux comme des trimarans Ultim et des monocoques IMOCA.

Étant par ailleurs préparateur de course au large, je me suis déjà posé les questions pour anticiper les potentielles avaries. Je pars serein dans la mesure où, j’ai minimisé au maximum ce risque, que je sais pourtant bien réel, pour augmenter mes chances d’arriver.

Crédit  : Mini Transat Eurochef 2021 - Vincent Olivaud

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Parle nous de ton bateau ?

Je le connais comme le fond de ma poche. Je l’ai complètement démonté et j’ai tout remonté. Il exprime mon esprit de compétition et mes compétences de technicien. J’ai entièrement poncé la carène à la cale, j’ai remis en forme les appendices pour diminuer la trainée hydrodynamique. J’ai gagné 8 kg en optimisant le montage des câbles électroniques, en améliorant les passages de bouts, les systèmes, la friction au niveau des poulies…

J'ai le sentiment aujourd'hui de partir avec un bateau qui me correspond. On se connait et on s’apprécie. On a déjà passé les étapes du jeune couple. On s'est déjà engueulés. On s'est bien réconciliés !

Crédit  : Mini Transat Eurochef 2021 - Vincent Olivaud

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